Le weekend dernier, je suis partie à Amsterdam. Cela faisait longtemps que je n’y avait plus été et je dois dire que j’ai été agréablement surprise par le souffle de modernité que je n’avais jamais perçu avant (quand tu as 20 ans, tout te parait vieux de toutes façons). Bien sur, les canaux, les vélos et le parfum d’herbe fraîche était au rendez-vous… Mais j’ai été surprise par l’architecture contemporaine, par les concept stores branchés, par les restos sympas,….

Et dans ces villes qui respirent la nouveauté, il y a une chose que j’aime particulièrement faire : c’est observer les tenues des femmes, les formes et les couleurs que les femmes portent et qui leur vont bien. Je trouve ça inspirant pour déterminer les pièces que je voudrais avoir dans ma garde-robe à moi même si ces femmes ont un autre style que le mien. Voir de jolies choses donne envie de faire de jolies choses.

La couture, c’est un moyen de rêver sa propre garde-robe. C’est avoir entre les mains le moyen d’idéaliser et concrétiser son vestiaire idéal. C’est tout autre chose que de rentrer dans un magasin et de parcourir des rayons bien remplis. C’est moins de vêtements mais plus adéquats. C’est un peu comme avoir le meilleur de tes marques préférées entre les doigts.

Si cet aspect est très valorisant et agréable. Il y en a un autre qui est par contre moins comique… C’est de coudre un vêtement et d’être ensuite déçu(e) quand on l’enfile… Parce qu’il y a une chose que la couture permet moins facilement que le shopping : c’est l’essayage…

Vous êtes nombreuses à me poser des questions concernant l’ajustement des patrons et les tailles. Et je souhaitais apporter un premier élément de réponse.

Le grand malentendu qui règne à propos des tailles.

« Aaaaahhhhggggrrrrrr !!!  » Ça c’est moi quand je lis des questions du genre « À quoi correspond ta taille 2 ? À un 38 ? » ou encore pire « Je ne comprend pas, je fais une T3 en magasin et chez vous, je fais une T6… »

Ne te méprends pas. Ce n’est pas que je ne comprenne pas la question ou qu’elle me dérange. C’est que je ne sais plus quoi faire pour passer ce message aux couturières LES TAILLES, ÇA NE VEUT PAS DIRE GRAND CHOSE !

Alors ok tu fais peut-être du 38 chez H&M. Mais si c’est le cas, je te défie d’aller chez Mango et de rentrer dans un 38 ajusté. Aucunes chances ! Le 38 de chez H&M et le 38 de chez Mango ne sont pas les mêmes ?… Ah ben merde alors ! J’entends se profiler la question du type « Et ta taille 2 Thia, c’est un 38 suédois ou un 38 espagnol ? » et je te dis STOP! On va tout reprendre depuis le début.

Comment dessine-t’on un modèle ?

Pour dessiner un modèle, on prend un gabarit de base qui représente un corps humain mis à plat. C’est en tous cas la méthode pour le prêt à porter. Ce gabarit de base est dessiné en fonction d’un corps « type ». Et comment choisi-t’on les mensurations de ce corps type ? Et bien, on peut se baser sur des études qui ont fait une moyenne des mensurations féminines selon une région géographique. Ou alors, on peut se baser sur une silhouette idéale choisie pour des raisons marketing.

La géographie… On peut bien être contre les stéréotypes, on constate tout de même des tendances morphologiques géographiques. Les asiatiques ont une tendance à être petites et fines, les allemandes ont tendance à être grandes,… Il ne s’agit pas ici de classer les humains, on est bien d’accord, mais bien de dessiner un gabarit le plus général et adapté possible. Voilà donc un premier facteur qui va influencer les tableaux de mensurations et les tailles.

Le marketing… Les grandes enseignes tendent à vendre au plus grand nombre. Alors je te le dis : perso, je vais plus facilement acheter un pantalon en taille mini qu’en taille maxi. Lire une grande taille sur l’étiquette, ça peut me donner le bourdon. Nous conviendrons que ce n’est pas très vendeur… Et les grandes enseignes, elles veulent vendre à leur cliente type. Elles adaptent donc leur tableau de mensurations et leur tailles à leurs objectifs commerciaux.

Mais alors à quoi doit-on se fier ? 

Moi qui dessine des patrons, je me fie à une grille de mensurations éditée par un organisme scientifique qui a classé les femmes européennes.

Que ces tailles portent des noms de lettres, de chiffres ou de couleurs, on s’en fout complètement. La seule chose importante, c’est que tu puisses te coudre un vêtement qui t’aille. Pour choisir la bonne taille, tu vas donc te fier au tableau de mensurations fourni avec ton patron de couture et oublier les tailles des magasins ou des autres patrons de couture.

Bien sur, la coupe du modèle ou le choix du tissu auront une influence. Mais il est indispensable de commencer par prendre tes mensurations et de les comparer avec le tableau. La prise de mensuration, c’est le 1er pas vers le choix de la bonne taille ! Et ce n’est certainement pas de choisir une taille en fonction de tes habitudes d’achat dans les magasins.

Je sais que c’est embêtant et que ça peut être démoralisant. Crois-moi, je vois défiler 40 nanas par semaines : tu n’es pas la seule à râler devant ton miroir. Mais je vais écrire un truc dur et pourtant bien veillant… Ton corps ne changera pas s’il est écris 38 en haut de ta colonne de mensurations… Si tu veux que ton corps change et que c’est de l’ordre du possible, mise sur autre chose que la taille de tes fringues. Couds-toi, sans complexes, un truc qui est à ta taille, sois resplendissante en le portant et sois fière de l’avoir cousu. Ne perds pas ton temps à m’envoyer un mail pour savoir si ma T2 est un 36 ou un 38. Mets plutôt ton énergie dans ta prise de mensurations 😉

Pour t’aider à ce que cela se passe le mieux possible, je t’ai préparé une page dédiée au sujet. Tu pourras consulter la grille des tailles de Blousette et parcourir les conseils pour prendre tes mensurations au mieux.

Plus de malentendus maintenant. Les tailles des magasins ne veulent pas dire grand chose et il est plus important de coudre un vêtement dans la bonne taille que dans une taille qui fait plaisir non ?